Jean DEBORD (*)

PREMIER BILAN DE HUIT ANNÉES DE FOUILLES

A VILLENEUVE-SAINT-GERMAIN (Aisne)

1973-1 980 (**)

(*) Attaché archéologique à l'Université de Picardie 24, rue Etienne-Dolet, 93600 Aulnay-sous-Bois (**) Ces fouilles se déroulent dans le cadre des sauvetages programmés de la vallée de l'Aisne, sous le contrôle de la Direction Régionale des Antiquités Historiques de Picardie. Nous remercions les organismes qui subventionnent ces recherches et sans lesquels rien n'eût été possible, notamment le Service des Fouilles (Ministère de la Culture et de la Communication) et le Comité Départemental du Tourisme de l'Aisne. Nos remerciements vont également à tous ceux qui nous ont aidés, soit en acceptant spontanément de nous faire bénéficier de leurs conseils et de leur savoir, soit en participant directement au chantier à titre de fouilleurs. Sans eux ce travail n'existerait pas, mais ils sont trop nombreux pour être cités. Il nous est agréable enfin de souligner les rapports amicaux que nous entretenons avec l'équipe de l'U.R.A. n° 1 2, laquelle, parallèlement à nos recherches, fouille sur le même site depuis 1 974.

Avertissement important

Le présent article ne se veut pas exhaustif. Il tend simplement à montrer la richesse potentielle d'un site exceptionnel. Par suite du retard apporté à la publication de ce numéro spécial, plusieurs fois différée, nous avons été amenés à reprendre en partie ce texte rédigé en 1976. En effet, depuis cette date, d'importantes découvertes ont été faites, notamment au cours de la campagne de fouilles de 1 977 qui devait permettre la mise en évidence d'un atelier monétaire où se coulaient des monnaies en potin attribuées, jusque-là, aux Silvanecti. L'existence de cet atelier est évoquée dans un article consacré aux monnaies gauloises de Villeneuve-Saint-Germain, paru dans le numéro 5 de Cahiers Archéologiques de Picardie (Debord, 1 978).

Il a fait également l'objet d'une note parue dans le Bulletin de la Société Archéologique, Historique et Scientifique de Soissons (Debord, 1 979). A la lumière des nouvelles découvertes, nous avons été amenés, également, à modifier le paragraphe consacré aux structures, de même que celui concernant les fibules. Bien que la céramique mise au jour depuis 1 976 ait livré des formes et des décors nouveaux, nous n'avons pas cru devoir modifier profondément ce paragraphe puisque ce sujet est plus particulèrement traité dans l'article de nos collègues de l'U.RA n° 12.

Notons que rien, dans les découvertes récentes, ne vient infirmer les hypothèses que nous avançons dans la présente publication. Toutefois, les fouilles effectuées en 1 978 ont révélé une phase d'occupation du site insoupçonnée jusqu'alors. En effet, les sondages effectués sur l'angle Est d'un grand enclos orthogonal ont livré un matériel céramique très homogène attri- buable au tout début de la période de LaTène (Debord, à paraître).

I. — Les structures

C'est environ 1 5 000 m2 que nous avons explorés à ce jour (fig. 3), superficie sur laquelle les témoins archéologiques se répartissent d'une manière très dense. On distingue des structures d'habitat et leurs structures annexes telles que fosses à détritus, caves, puits, silos, greniers. Pour d'autres fosses, la destination n'apparaît pas clairement. D'autre part, outre l'enclos quadrangu- laire à remplissage de La Tène ancienne évoqué ci- dessus, les fouilles de 1979 ont mis au jour un fossé, orienté Sud-Sud-Est/Nord-Nord-Est, bien visible sur certaines photographies aériennes où il apparaît sur plusieurs centaines de mètres. Il est contemporain des structures de LaTène tardive qui constituent l'essentiel du site. (Voir fig. 4).

Il faut remarquer que les recherches s'effectuent en milieu assez profondément arasé et que seules demeurent les parties inférieures des fosses ou des trous de poteaux. Dans la majorité des cas les sols d'habitat ont disparu.

1. 1. - Structures d'habitat

Elles consistent soit en habitats dont le sol se trouvait au niveau du sol actuel et qui ne sont plus révélés que par les traces de leurs trous de poteaux ou de leurs tranchées de fondation, soit en structures excavées, de dimentions moindres, vestiges vraisemblables d'ateliers d'artisans.

1 1. 1. - Habitats révélés par leurs trous de poteaux

L'un des trois décapages effectués en 1 974 (décapage 74 c) faisait apparaître, après un nettoyage soigneux de la surface, des alignements de trous de poteaux déli-

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